Je suis un habitant d’une cité
Ils viennent de me choisir pour jouer
le Prince du Danemark
Pauvre Ophélie
Tous ces fantômes qu’il n’a jamais vu
Flottant vers son funeste destin
Sur une bougie de fer
Reviens, brave guerrier
Plonge
Dans un autre canal
Une piscine fraîchement beurrée
Où donc est Marrakech
Sous les chutes
l’orage déchaîné
où les sauvages sont tombés
tard dans l’après-midi
monstres de rythme
Tu as quitté ton
Néant
pour affronter le
Silence
J’espère que tu es parti
En souriant
Comme un enfant
Dans le calme vestige
d’un rêve
L’homme-ange
qui affronte les Serpents
pour ses paumes
& ses doigts
A finalement réclamé
cette âme charitable
Ophélie
S’en va, imbibée
de soie
Rêve
au chlore
Témoin
fou suffoqué
Le plongeoir, le saut
La piscine
Tu étais un combattant
une muse damassée et musquée
Tu étais le Soleil
Décoloré
pour la télé l’après-midi
Crapauds cornus
franc-tireur d’un point jaune
Regarde maintenant où cela t’a mené
Au paradis de la viande
avec les cannibales
et les juifs
Le jardinier
découvrit
Le corps, étalé, Flottant
Heureux et Raide
Quelle est cette matière verdâtre
Dont tu es fait
Percez de trous la peau
De la déesse
Sera-t-il puant
Tandis qu’on le portera vers le ciel
A travers les antichambres
de la musique
Aucune chance.
Requiem pour un dur
Ce sourire
Ce regard en dessous, porcin
de satyre
s’est élevé d’un bond
dans la terre grasse
– James D. Morrison –